Le 18 juin prochain, la salle de spectacle de Saint-Hippolyte-du-Fort accueillera une pièce de théâtre singulière. À Contresens, seule en scène intense et personnelle, viendra y résonner avec force. Cette création, portée par Thierry Roudil, plonge le public dans une enquête aussi réelle que troublante, vécue dans les années 1990 au cœur d’un réseau de trafic de cocaïne à Lyon.
Le spectacle ne s’embarrasse d’aucun artifice. Il s’appuie sur la parole nue de celui qui l’a vécue. Roudil y livre un témoignage brut, sans détour, où se mêlent tension policière, dérives personnelles et quête de sens. Car derrière l’uniforme, l’homme vacille. Et c’est précisément ce glissement entre la mission et l’intime qui rend ce récit si poignant. L’auteur-interprète ne cherche ni à se justifier ni à embellir son parcours. Il raconte, simplement. Par moments, le silence devient aussi fort que les mots.
La mise en scène sobre mais précise d’Olivier Werner (Compagnie Forage) donne au texte un cadre rigoureux et sensible. Chaque geste, chaque déplacement sur scène participe à la dramaturgie. Aux manettes de la création sonore et lumineuse, Samuel Kleinmann accompagne cette confession avec une grande justesse. Quelques nappes sonores, une lumière crue ou vacillante, et le spectateur est happé. Dès les premières secondes, le rythme s’installe et ne faiblit jamais.
Le théâtre, inédit à Saint-Hippolyte-du-Fort
Cette proposition théâtrale étonne par sa densité. En à peine une heure, et loin des clichés du polar, À Contresens explore la frontière fragile entre justice et abandon de soi. Ce n’est pas un plaidoyer, encore moins une tentative de réhabilitation. C’est le récit d’un homme qui revient sur ce qui l’a brisé, puis reconstruit.
Ainsi, à Saint-Hippolyte-du-Fort, le théâtre se fait lieu de vérité. La scène devient un espace d’exorcisme, sans pathos ni faux-semblants. À Contresens n’est pas un divertissement : c’est un choc, un moment suspendu, où le vécu prend la forme d’un art brut et bouleversant.